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05/20: Nouvelle observation du phoque moine de Méditerranée au Liban

MOm/P. Dendrinos - Photo prise en Grèce.

Un phoque moine a été observé à Dbayeh, Mont Liban, en avril dernier. Bien que les signalisations de cette espèce rare soient ponctuelles, une prospection et une surveillance régulière sont nécessaires pour mieux comprendre l’occurrence de l'espèce et la protéger.

Après avoir été considéré "En danger critique d'extinction" pendant les 19 années précédentes, le phoque moine de Méditerranée Monachus monachus (Hermann, 1779) a été classé "En danger", selon la Liste rouge de l'UICN. Bien que la population se porte mieux en Méditerranée, le phoque moine reste une espèce relativement rare et difficile à observer, sauf le long de certaines zones grecques et turques.

Au Liban, sur une période de près de 20 ans (2003 - avril 2020), 47 observations de phoques moines ont été enregistrées. Ces observations ont eu lieu de Beirut à Tripoli au nord du Liban (voir la carte ci-dessous). " Tous les phoques moines de la Méditerranée signalés le long des côtes libanaises pourraient représenter les restes d'une ancienne population plus importante. La seconde hypothèse est que les observations enregistrées sont le résultat d'une expansion significative des colonies établies en Turquie, à 250 km au nord, ou à Chypre, à 150 km à l'ouest", déclare l'expert en biologie marine, le Dr Ali Badreddine.

Une carte montrant les observations de phoques moines de Méditerranéen le long des côtes libanaises entre 2003 et avril 2020 (Les chiffres représentent les observations par zone).

Pour confirmer l'une ou l'autre hypothèse, des analyses génétiques pourraient être nécessaires, mais aussi un suivi régulier, comme décrit dans la dérnière mise à jour de la stratégie régionale sur la conservation du phoque moine en Méditerranée (Décision IG24/7)  et  au Programme national de surveillance de la biodiversité marine au Liban, adopté en 2018 dans le cadre d'un processus régional approuvé par les Parties à la Convention de Barcelone pour appliquer l'approche écosystémique.

Le phoque moine est l'une des espèces figurant à l'Annexe II du Protocole ASP/DB de la Convention de Barcelone. La protection de cette espèce ainsi que d'autres espèces et écosystèmes d'intérêt pour la conservation est une priorité à laquelle le SPA/RAC consacre des ressources importantes.

"Du point de vue de la conservation, l'approche doit être scientifiquement fondée et tenir compte des interactions complexes au sein des écosystèmes, y compris les activités humaines. C'est le cœur du nouveau projet IMAP-MPA [Vers le bon état écologique de la mer et des côtes méditerranéennes à travers un réseau d’aires marines protégées écologiquement représentatives et efficacement gérées et surveillées] que nous menons au sein du PNUE/PAM", déclare Dr. Atef Limam, responsable du projet IMAP-MPA au SPA/RAC, en charge de la composante Aires Marines Protégées (AMP).

Au Liban, il y a trois AMP établies : La côte d'Abbassieh, la côte de Tyr et les îles des Palmiers. Dans la dernière AMP, des observations de phoques moines ont été signalées trois fois depuis 2003. Des mesures de surveillance et de gestion efficaces vont certainement contribuer à protéger des espèces rares telles que le phoque moine, et plus généralement à établir un équilibre entre la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité marine.

Pour en savoir plus sur la présence du phoque moine de Méditerranée au Liban, veuillez lire la note préparée par le Dr Ali Badreddine.

Photo : MOm/P. Dendrinos - Photo prise en Grèce.