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11/17: Retour sur la Conférence Biodiv 2017
L’ASCOB-Syrtis a organisé en collaboration avec le CAR/ASP la conférence « BIODIV 2017 » du 28 au 30 octobre 2017 à Monastir, Tunisie
L’Association pour la Conservation de la Biodiversité́ dans le Golfe de Gabès (ASCOB-Syrtis) a organisé en collaboration avec le CAR/ASP, la deuxième édition de la Conférence sur la biodiversité "Biodiv", du 28 au 30 octobre 2017 à Monastir, en Tunisie. Le thème de la conférence cette année est « La biodiversité́ : orientations pour la recherche et outils de conservation ».
A l’occasion de cet événement, le CAR/ASP a tenu deux conférences. La première, intitulée « La Convention de Barcelone et les espèces non-indigènes (Barcelona Convention and Non-indigenous Species), a été présentée par Atef Ouerghi et Yassine Ramzi Sghaier lors de la session « espèces invasives et changements climatiques ».
Les introductions d’espèces en Méditerranée, une thématique au cœur de l’actualité environnementale dans la région, a suscité un vif débat. Selon les études scientifiques les plus récentes, plus de 6% des espèces marines de la Méditerranée sont considérés comme espèces non-indigènes. Le nombre d’espèces introduites recensées jusque-là dépasse le millier d’espèces, et ce chiffre augmente à raison d'un nouvel enregistrement toutes les deux semaines (Cf. communication de Atef Ouerghi et Yassine Ramzi Sghaier).
La Tunisie n’est pas épargnée par le phénomène des introductions d’espèces. L’une des espèces les plus remarquables est le crabe bleu, P. segnis. Depuis 2014, année de sa première signalisation, ce crabe est devenu très abondant, envahissant tout le golfe de Gabès. L’espèce est vorace et prolifique. Dans le golfe de Gabès, cette espèce est débarquée par différents engins de pêche, où son rendement horaire dépasse largement les 100 kg/h (pour en savoir plus, Cf. communication de Olfa Ben Abdallah-Ben Hadj Hamida & Nader Ben Hadj Hamida).
La mise en place d’un programme de surveillance est une nécessité pour contrôler et atténuer les impacts de ce phénomène. La Tunisie est un des sept pays méditerranéens ayant bénéficié ces derniers mois, dans le cadre de la mise en œuvre de l’IMAP de la Convention de Barcelone, d’un appui du CAR/ASP pour élaborer un programme de surveillance national relatif à la biodiversité et aux espèces non-indigènes (pour en savoir plus, consulter la page du projet EcAp-MED II).
L’échange de l’information est également une priorité. A ce titre, la base de données MAMIAS demeure une plateforme importante pour accueillir et partager les données de surveillance des espèces introduites.
La seconde conférence organisée par le CAR/ASP porte sur les Aires Marines Protégées (AMP) en Méditerranée (Marine Protected Areas in the Mediterranean: Opportunities and Challenges), et a été présentée par Souha El Asmi lors de la session « aires protégées/espèces protégées ».
Cette conférence a permis de mettre en lumière les derniers progrès effectués en termes de protection des espaces marins et côtiers en Méditerranée. Un important progrès a été le nombre de déclarations de nouvelles AMP et Autres Mesures Spatiales de Conservation (OECM en anglais). Ainsi, entre 1970 et 2010, il y a eu 40 déclarations, tandis qu’entre 2010 et 2016, il y en a eu 549. Mais un effort reste à fournir au niveau de l’application des plans de gestion et du financement des AMP (pour en savoir plus, Cf. communication de Souha El Asmi et Le statut des Aires Marines Protégées de Méditerranée en 2016, principaux résultats).
Lobna Ben Nakhla, du CAR/ASP, a effectué également une communication orale pour présenter le Plan d’Action pour la conservation des poissons cartilagineux (Chondrichtyens) en mer Méditerranée (The Action Plan for the conservation of cartilaginous fishes (chondrichthyans) in the Mediterranean Sea), lors de la session « gestion des ressources, conservation et monitoring de la biodiversité » (Cf. communication de Lobna Ben Nakhla).
Ce plan d’action propose des mesures à prendre en compte dans les stratégies régionales et nationales pour protéger notamment les requins et les raies, qui sont particulièrement menacées par le phénomène de prises accidentelles ou bycatch (Cf. communication de Samira Enajjar et al). Une étude au Golfe de Gabès a montré par exemple que les élasmobranches représentaient plus de 50% des captures totales dans les pêcheries du mérou (Cf. communication de Béchir Saïdi et al).
Les résumés de toutes ces communications et d’autres encore sont accessibles en ligne. Pour consulter le recueil des résumés, cliquez ici.
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