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Progrès Accomplis en Matière d'amélioration des connaissances sur les tortues en Mediterranée
L’une des raisons de la mise à jour du Plan d’action a été le nombre de connaissances supplémentaires acquises en matière de compréhension des tortues et de leurs besoins en termes biologiques et de conservation, depuis l’adoption initiale du Plan d’action en 1998. Les connaissances et la diffusion des informations relatives aux tortues n’ont cessé d’augmenter rapidement au cours de ces dernières années, au plan mondial. L’application plus répandue de technologies et de techniques de pointe en matière de recherche génétique, de suivi par satellite, etc., de même que d'avantage de travaux sur des lignes de recherche et de conservation plus traditionnelles, en termes de biologie et de comportement des tortues, ont débouché sur une accumulation de connaissances sans précédent.
En raison de ces avancées rapides, il convient d’avoir une révision plus fréquente des plans et des programmes de conservation, si ceux-ci devaient suivre les progrès et bénéficier des connaissances actuelles. Cette accumulation de connaissances des diverses régions du monde est souvent applicable ailleurs et sur tous les plans.
En Méditerranée, beaucoup de choses se sont produites depuis 1998 – mais beaucoup reste encore à faire. Il y a eu une prolifération d’activités liées à la conservation des tortues, tant sur terre que plus récemment en mer. Ces activités couvrent actuellement une grande partie de la Méditerranée et mettent l’accent sur la majorité des aspects de la conservation, du suivi et de la recherche. Trois conférences très réussies sur les tortues marines en Méditerranée ont été organisées (à Rome en 2001, à Kemer (Turquie) en 2005 et en Tunisie en 2008). Ces conférences ont été conjointement organisées par les trois Conventions qui opèrent dans ce domaine en Méditerranée (les Conventions de Barcelone, de Bonn et de Berne). L’intérêt pour les tortues marines a été tel qu’en 2006, le Symposium international sur les tortues marines (ISTS) a été tenu en Méditerranée pour la première fois (Crète, Grèce). Les réunions des spécialistes méditerranéens présents aux Symposiums annuels de l’ISTS sont maintenant organisées annuellement lors de la tenue de chaque Symposium.
Depuis 1998, de nombreux travaux de recherche et de suivi ont été effectués sur les tortues marines de Méditerranée et de nombreux documents ont été publiés tant dans les actes des Conférences méditerranéennes et des Symposiums sur les tortues marines que dans plusieurs journaux scientifiques.
Les questions centrales, notamment la structure génétique des tortues en Méditerranée et leur degré d’isolement des populations de l’Atlantique sont maintenant un peu mieux compris, bien que certaines questions restent encore sans réponse. Les travaux sur l’utilisation de l’ADN nucléique et mitochondrial (nDNA et mDNA) qui couvrent la composition génétique paternelle et maternelle des tortues de Méditerranée, ont soulevé de nouvelles questions et ont diversifié les informations. Les informations disponibles jusque là suggèrent une infiltration des gènes paternels dans le pool génétique de la tortue verte de Méditerranée – une infiltration suffisamment importante, selon les critères de l’IUCN, pour pouvoir conclure qu’il n’existe pas de distinction génétique de la “subpopulation” de tortues vertes de Méditerranée. Ceci a débouché sur le retrait de la liste des espèces en danger grave, des tortues vertes de Méditerranée, dans l’attente, bien entendu, de travaux génétiques supplémentaires sur ce sujet. Les tortues vertes de Méditerranée sont maintenant inscrites sur la liste des espèces en danger, comme l’ensemble des tortues vertes dans le monde. Il est bien entendu que d’autres travaux sont requis d’urgence en Méditerranée, afin d’obtenir une meilleure compréhension de la composition génétique des tortues en Méditerranée. Ces travaux sont maintenant en cours.
De nouvelles informations sont maintenant disponibles sur les aires de ponte. Il a été notamment découvert une importante nouvelle aire de ponte des tortues vertes en Syrie, et des aires de pontes des deux espèces ont été découvertes au Liban et sont suivies depuis quelques années. La situation de la ponte en Libye est maintenant plus claire et des activités de conservation ont été développées. Une image complète et détaillée de la ponte dans ce pays est attendue très prochainement.
Les zones d’alimentation sont mieux connues bien que plus de travaux soient requis en vue d’identifier toutes les zones importantes pour cette espèce. Les passages centraux de migration sont également maintenant étudiés par le biais du suivi satellitaire et d’autres types d’observation, bien que plus de données soient requises en vue de comprendre les itinéraires et d’identifier les passages critiques.
Plusieurs études ont également mis l’accent sur la situation des prises accidentelles dans les engins de pêche, de même que le destin des tortues qui sont prises accidentellement. Les projets de recherche sur la modification des engins de pêche en vue de réduire les prises accidentelles sont encore trop rares, bien que ceux-ci déboucheront très probablement sur des résultats précieux.
Il existe également une accumulation d’informations sur l’abondance de la tortue verte et caouanne en Méditerranée. Les estimations des populations et des tendances s’appuient inévitablement sur le nombre de nids des plages suivies, extrapolé aux femelles, etc. Bien que cette méthode présente quelques problèmes, il s’agit tout de même de la principale méthode pratique permettant d’estimer l’abondance, à condition de garder à l’esprit que celle-ci ne prend pas en compte les tendances en termes de rétablissement et de survie des petits et des jeunes sur les deux ou trois décennies précédentes. L’estimation des populations en mer (notamment depuis le ciel) reste une alternative à explorer. Ceci permettrait d’obtenir des informations en temps réel sur les populations, bien que d’autres complications puissent produire des biais (notamment les tortues qui “migrent” depuis l’Atlantique ouest).
Le Chapitre 11 du livre des éditions Smithsonian sur la “Tortue caouanne”, résume les informations disponibles à ce moment là (2003) sur cette espèce en Méditerranée. Il a été estimé que le nombre de nids en Méditerranée variait entre 3.375 et 7.085 par an. Ces chiffres ont été considérés comme un minimum du fait qu’ils ne font référence qu’aux plages suivies et qu’ils ne couvrent pas correctement certaines aires (notamment la Libye) pour lesquelles il n’existe pas de données complètes. Ce chapitre résume également les connaissances disponibles à ce moment là sur les migrations, la structure du stock, les menaces, la conservation, la sensibilisation du public, etc.
L’établissement d’une Liste rouge des évaluations régionales relatives à ces trois espèces en Méditerranée, les tortues luth, vertes et caouanne, est encore en cours. Celles–ci visent à évaluer la situation de ces trois espèces en Méditerranée. L’évaluation régionale de la tortue luth a déjà été achevée, débouchant sur la conclusion que cette espèce faisait partie de la catégorie Données insuffisantes (DD) en Méditerranée. Les évaluations régionales ont été entreprises sous les auspices du Groupe méditerranéen du Groupe de spécialistes des tortues marines (IUCN/MTSG) et sont effectuées par le Centre de l’IUCN de Malaga. Les premières ébauches de ces évaluations pour les tortues caouanne et verte sont prévus pour la fin du mois de mai 2007.
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