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Plan d’action pour la conservation des habitats et espèces associés aux monts sous-marins, aux grottes sous-marines et canyons, aux fonds durs aphotiques et phenomènes chimio-synthétiques en mer Méditerranée (Plan d’Action pour les Habitats Obscurs)

Les habitats obscurs correspondent à des environnements caractérisés par une très faible luminosité voire une absence de lumière (zone aphotique) qui conduit à une absence de photosynthèse autochtone macroscopique.

L’extension bathymétrique de cette zone aphotique est fortement dépendante de la turbidité des eaux et correspond aux habitats benthiques et pélagiques à partir du circalittoral profond. Les grottes, qui montrent des conditions environnementales favorables à l’installation d’organismes caractéristiques des habitats obscurs, sont également prises en compte.

Les habitats obscurs sont inféodés à des structures géomorphologiques très diverses (ex. grottes sous-marines, canyons, tombants, roches isolées, plaines abyssales, suintements froids, bassins anoxiques hyper-halins, sources hydrothermales et monts sous-marins).

Les habitats obscurs représentent des écosystèmes remarquables et potentiels du point de vue leur :

  • Fragilité et vulnérabilité à toute pression d’origine tellurique
  • Rôle important dans le fonctionnement de l’écosystème méditerranéen en constituant la principale voie de transfert de matière entre le littoral et le domaine profond
  • Considérés des hot-spots de biodiversité et des zones de recrutement formant des véritables réservoirs de connaissance et de biodiversité
  • Habitats naturels qui relèvent de la Directive Européenne concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages et apparaissent, à ce titre, comme habitats prioritaires, nécessitant une protection (Directive 92/43).
  • Certain nombre de ces habitats bénéficient d’un statut de protection puisqu’elles sont incluses dans les limites géographiques des Aires Marines Protégées (AMP)

La compréhension de ces fonctionnements est indispensable pour mieux appréhender et gérer la biodiversité des zones côtières et du plateau continental Méditerranéens.

Le Plan d’action pour la conservation des habitats et espèces associés aux monts sous-marins, aux grottes sous-marines et canyons, aux fonds durs aphotiques et phénomènes chimio-synthétiques en mer Méditerranée a été adopté par la dix-huitième réunion ordinaire des Parties contractantes à la Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Istanbul -Turquie, 3-6 Décembre 2013).

Il a pour objectifs de :

  • Conserver les habitats au niveau de leur intégrité, de leur fonctionnalité (état de conservation favorable), par le maintien des principaux services écosystémiques et de leur intérêt en terme de biodiversité à travers la mise en place en premier lieu de mesures législatives, la mise en place des AMP en deuxième lieu et surtout l’application et le développement des procédures règlementaires visant à restreindre ou à interdire certaines activités humaines si elles existent.
  • Favoriser la restauration naturelle des habitats dégradés via la réduction des impacts anthropiques
  • Améliorer les connaissances sur les peuplements obscurs (e.g. localisation, richesse spécifique, fonctionnement, typologie) à travers les données nationales et régionales ainsi que les travaux scientifiques selon l’objectif d’établir une synthèse des connaissances des peuplements obscurs et de leur distribution en Méditerranée, sous forme d’un système d’informations géo-référencées.

Pour atteindre ces objectifs, la sensibilisation du public via des programmes d’information et de sensibilisation visant à faire mieux connaître les peuplements obscurs, leur vulnérabilité et l’intérêt de leur conservation ainsi que le renforcement des capacités nationales demeurent indispensables pour mettre en œuvre ce plan d’action et élaborer une stratégie de gestion optimale de ces habitats fragiles.

A l’échelle nationale, les pays méditerranéens sont invités à:

  1. établir des plans nationaux pour la conservation des peuplements obscurs en tenant en compte les spécificités du pays voire même des zones concernées,
  2. proposer des mesures législatives appropriées notamment en matière d'étude des impacts des aménagements littoraux et pour contrôler les activités pouvant affecter ces peuplements,
  3. établir et mettre à jour les bases de données scientifiques disponibles
  4. la sensibilisation et l'éducation du public, des acteurs et des décideurs et
  5. la conservation des peuplements obscurs significatifs pour le milieu marin en Méditerranée.

Le premier Symposium Méditerranéen dédié aux Habitats Obscurs a eu lieu à Portorož (Slovénie) le 31 octobre 2014. Ce symposium a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer nos connaissances sur les peuplements obscurs et leur distribution en Méditerranée dans le but de mettre en place des réseaux de coopération internationale et faciliter les échanges d’expériences entre les différents pays méditerranéens. Durant les sessions du symposium, beaucoup d'effort a été réalisé pour la collecte des informations existantes sur la répartition des canyons, grottes et escarpements, la connectivité entre les populations des habitats obscurs, leur biodiversité et le fonctionnement de leurs communautés ainsi qu’une attention particulière sur les pressions exercées sur ces différents types d’habitats et la possibilité d’évaluer leurs impacts.

Documents téléchargeables :

  • Le Plan d’Action pour les Habitats Obscurs :
    PNUE-PAM-CAR/ASP. 2015. Plan d’action pour la conservation des habitats et espèces associés aux monts sous-marins, aux grottes sous-marines et canyons, aux fonds durs aphotiques et phénomènes chimio-synthétiques en mer Méditerranée - Plan d’Action pour les Habitats Obscurs. Ed. CAR/ASP, Tunis: 17pp. Cliquez ici pour accéder au PDF.
  • Les actes du 1er Symposium Méditerranéen sur la conservation des Habitats Obscurs.
    UNEP/MAP – RAC/SPA, 2014. Proceedings of the 1st Mediterranean Symposium on the conservation of Dark Habitats (Portorož, Slovenia, 31 October 2014). LANGAR H., BOUAFIF C., OUERGHI A., edits., RAC/SPA publ., Tunis: 84 p., ISBN 978-9938-9574-1-9.Cliquez ici pour accéder au PDF.